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Message par LaLunatique Jeu 28 Aoû - 21:54

Voici quelques lignes (qui servent plus précisément de prologue) du premier chapitre. Histoire de science-fiction policière dans le premier volume et science-fiction aventure dans le prochain.

Odylonx
Chapitre 1
partie 1

Un monde pressé, ayant pour but la prospérité, régnait dans les villes les plus populeuses dont faisait partie Hylarion. Grande cité aux horizons hypocrites, elle laissait un substitut de paix aux habitants rationnés par un gouvernement qui se voulait parfait. Parfait… comment pouvaient-ils, les politiciens, imposer ce modèle de vie parfaite si l'on ne pouvait pas comprendre ce mot ? Quelle en était la convention, la signification de ce qui ne se pouvait pas ? Parce qu'entre citoyens, nous savions bien que cela n'existait pas en ce sens propre. Mais toutes ces questions semblaient totalement inutiles puisque personne ne possédait l'envie de s'exprimer, enrôlé dans une sorte de transe psychologique, les transformant en androïdes dociles.

La parole, un outil des plus dangereux que les hommes avaient inventé pour se comprendre de façon claire et naïve, voir enfantine, était dorénavant utilisé pour conformer, stéréotyper, violer la pensée des humains pour en faire des êtres identiques en apparence. Même la plus petite des actions était suivie à la lettre.
- Citoyens d'Hylation, nous vous mettons maintenant au courant que les nouvelles puces craniennes sont arrivées ! Allez vous en procurerez dès aujourd'hui, une pour chaque individu.

Les hommes et les femmes, observant la grande télévision holographique, se mirent à fourmiller dans tous les sens, causant du trafic autant dans les rues que sur les trottoirs. Les gens, interressés par cette nouvelle approche crânienne, se ruèrent vers les hôpitaux les plus proches. Les véhicules sphériques roulèrent vers les stationnements ressemblant un peu aux contenants où l'on transposait autrefois des oeufs. Les voitures à chenilles et à billes s'estompèrent sous terre dans de grands garages de verre hermétiques. Pourquoi préciser le mot hermétique, qui d'ailleurs était attribué à toutes les bâtisses, véhicules et cubicules de cette planète ? Pour nous protéger de la pluie, biensûr.

La ville devint fantomatique et troublante à cause de ses habitants un peu trop synthétiques de par leurs agissements uniformes à en faire peur. Bientôt, tout ces gens allaient se promener avec une puce prisonnière dans leur tête. Celle-ci stimulait les sens directement dans le cerveau. Phénomène ressemblant sûrement à celui du rêve, les images et le son ne se percevaient plus par les yeux ou les oreilles. Arrières pensés dans toute cette révolution ? Nah... Le sénateur, un heureux dictateur, n'avait jamais « d'arrières pensés». Lui il était sage, voir presque naïf. Son père avait dû oublier de lui enseigner les méthodes pour profiter du peuple. En réalité, il ne voulait ni guerre, ni violence, mais ne se gênait pas pour imposer sa façon de pensée. Ce qui faisait de lui un mauvais dirigeant était son ignorance et sa volonté à vouloir rester ignorant. Il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Il commandait une action sans même tenter de comprendre le pourquoi ou le comment. Un exemple ? Le un cinquième de la société… Le cinquième démoniaque, groupe qui, mieux connu sous le nom de « Métis », était formé d'êtres à mi-chemin entre les humains et les habitants de Zénophine. Ils faisaient partie de cette planète comme tous les autres « normaux », mais semblaient trop différents et aspiraient la peur ainsi que le dégoût. Bref, s'ils se montraient au grand jour, on les… tuait. Simplement. Une chance ou non, notre souverain ne voulait pas de souffrance et les faisait disparaître de façon… hygiénique.

Des énormes haut-parleurs crachèrent leurs entrailles, indiquant à la population qu'il fallait entrer dans un endroit hermétique le plus rapidement possible. Sans empressement, sans hâte, les citoyens, en soupirant, se dirigèrent vers les abris les plus proches. Cubicules de verre pour les piétons, voitures closes pour les autres, la pluie se mit à tomber venant former des flaques mortelles sur le pavé de vitre. Bien aménagés, les cubicules laissaient paraître un ascenceur relier à des couloirs souterrains pour que ses utilisateurs puissent se diriger où bon leur semblaient. Bref, pour eux, nobles citoyens, tout ce déluge de pluie ne les affectait pas, voir, les amusaient.

La face collée contre une vitrine de boulangerie ancestrale, j'entendis, avec horreur, l’écho de la sonnerie précédant la pluie. Mes yeux s'agrandirent lorsque, par le reflet de la vitre, je vis les gouttelettes tomber en rafale vers là où je me trouvais. Je fis volte-face, piétinant nerveusement, tournant la tête dans tous les sens avant de choisir la direction opposée aux précipitations. J'avais beau courir avec toute mon énergie, elles me rattrapaient ! Je sentais mes fesses s'humidifier et mes cheveux friser. Presque, j'y étais presque. L’eau s’écrasa macabrement contre mon chapeau de feutre. Je sautai dans un contener et fermai le couvercle sur moi. Je me dépêchai de mettre du papier journal dans les craques avant que l'eau ne s’infiltre jusqu’à moi. Une fois terminé, je me laissai tomber sur le côté, me servant de boîtes de carton comme oreiller, espérant ne pas devoir rester ici plus de douze heures de suite.

Pourquoi devait-on fuir devant le crachat que laissaient tomber les nuages ? Comment expliquer ce que je ne connaissais pas vraiment ? D'un point de vue religieux, on parlait de spectres. Des messagers des dieux se déplaçant parmi la pluie pour aller punir les infidèles, les plus vicieux. Mais ces « spectres », au chant majestueux et dramatique, pouvaient arracher des cris de douleur, déchirer des membres, assimiler notre âme ! Je restais donc objectif dans mes conclusions. Les scientifiques exposaient leurs théories en disant qu'ils étaient des animaux voulant simplement se nourrir et qu'ils, prisonnier par l'éclatement de la bombe magnétique, il y avait de cela des centaines d'années, ne pouvaient pas repartir d'où ils venaient. Ils les avaient nommés les Sverroma, qui pour eux signifiait ; spectre liquide. Certains photographes fous avaient réussi à capter des images de ces monstres. Quadrupède translucide, presque blanc, à l'allure d'un serpent muni de plusieurs mâchoires et de deux yeux aussi bleus que des saphirs. Moi, qui en avais déjà rencontré, je savais à quoi ils ressemblaient et que ce n'était pas des spectres ! Théories sans queue ni tête, les scientifiques n'exprimaient, par conséquent, pas toute la vérité. S'ils leur faisaient face juste une seconde, peut-être changeraient-ils leurs pensées.

Des milliers de personnes, mise à part les citoyens, étaient bousculés par la frayeur d'être mangés. Simples humains sans utilité, ils ne possédaient pas le droit d'utiliser les cubicules. Ces oasis, surveillées par des gardiens trop stricts, ne leurs offraient pas hospitalité. Là était la raison de la mort de bien des sinistrés sans identité. Aveugles, sourds, handicapés, orphelins, niais, fous, faibles et quelques criminels, voilà ce qui caractérisait leur groupe social. Les détritus de la ville… les incompris. Pourquoi n'avais-je pas entré les Métis dans cette catégorie ? Parce qu'eux, contrairement aux autres sans-abris, n'étaient respectés par personne. Ni par les âmes charitables dévouées à aider les personnes âgées ou en chaise roulante, ni par les règlements protégeant chaque individu. Biensur, il y avait beaucoup plus de ces hybrides que le gouvernement voulait le laisser entendre. Les Métis les plus intelligents ou les plus chanceux pouvaient se camoufler parmi le peuple sans soulever un seul sourcillement ou indice de leurs origines douteuses. Même avec cette faculté, jamais, au grand jamais, ils ne mettaient leur vie ou leurs biens en péril pour faire changer les choses vis-à-vis leurs semblables. Encore restaient-ils des humains… de simples hommes.

Je passai une longue journée, séquestré dans une poubelle de citoyen ordinaire à me demander si j'allais encore une fois survivre. L'eau tentait de se forcer un passage de par les fentes du métal, je pouvais le remarquer et le sentir. Le chant des bêtes affamées passait juste au dessus de moi. Ils cherchaient ma présence. Je serrai les dents d'angoisse. Ma respiration s'accéléra lorsqu'une secousse fit trembler ma tanière. Le bruit de leurs griffes se frottant contre le métal rouillé m'empêchait de respirer normalement. Je repliai mes genoux vers ma poitrine, les attrapai avec mes bras et fourrai mon nez dans le tissu déchiré de mes pantalons. Comme je semblais faire pitié… Là en train de gémir comme un enfant de cinq ans, seul dans son lit, regardé par des monstres imaginaires cachés dans son placard. Mais non, je ne faisais pas pitié, car moi, j'étais un citoyen. Un vrai, avec toute l'intelligence nécessaire pour parvenir jusqu'à la fin de ses études. Pourquoi n'allais-je pas me réfugier comme tous les autres, dans les cabines ? Ah… J'avais peur.

Mon coeur manqua un battement. Je tournai la tête vers l'entrée de ma coquille. Une deuxième goutte coula le long de la paroi. Je la regardai, sans expression distingue, ruisseler jusqu'à mes orteils. Ils allaient entrer. Prenant une grande respiration, je me mis sur mes pieds, accroupis, les mains tendues sur la porte, prêt à la repousser et à courir lors du moment venu. Bientôt. Je comptai lentement : un… le rugissement acclamant d'une des bêtes retentit. Deux… les vibrations des mâchoires claquantes se firent entendre. Trois. Je pris mon élan, mais le cri alertant d'un humain m'arrêta dans mes intentions suicidaires. Plus aucun bruit, mis à part le roulement de la pluie se fracassant contre le métal et les lamentations si proches d'un homme désespéré, les crépitations de membres déchirés. Quelque chose tomba durement sur mon abri résonnant avec dégoût dans mes oreilles tourmentées. Le poids referma le reste des fissures, me protégeant de l'invasion de ces créatures insatiables. La dernière chose de je vis avant de fermer les yeux, ce fut une gouttelette aussi rouge que… du sang.

Fin de la partie 1
Chapitre 1
LaLunatique
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